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Julian Assange enfin libre !

Julian Assange enfin libre !

La justice américaine arrête ses poursuites contre Julian Assange

C’est la résolution surprise d’un dossier vieux de plus de douze ans. Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est désormais libre après avoir plaidé coupable devant un tribunal américain à Saipan (îles Mariannes), mercredi 26 juin, pour la sollicitation et la diffusion de documents classifiés.

Condamné à soixante-deux mois de prison, qu’il a en réalité déjà purgés, il a pu ressortir du tribunal, choisi pour sa proximité relative avec l’Australie natale du lanceur d’alerte.

A 52 ans et après plusieurs années de fuite, de réclusion dans une ambassade équatorienne puis d’incarcération dans une prison britannique, Julian Assange ne fait plus l’objet de poursuites judiciaires. L’autre dossier le concernant, une procédure pour viol qui avait été ouverte en Suède, a été close en 2019.

Les soutiens du fondateur de WikiLeaks se réjouissent, à juste titre, de le voir aujourd’hui en liberté.

La peine prononcée est en effet largement en deçà de ce que l’Australien pouvait théoriquement encourir (cent soixante-quinze ans d’emprisonnement), et ce alors que la diffusion par WikiLeaks, en 2009 et 2010, de dizaines de milliers de documents classifiés relatifs à la diplomatie américaine et aux guerres en Irak et en Afghanistan avait fortement irrité les autorités.

 Lire la suite de l’article sur le site du Monde

 

 

Dernière plaidoirie au tribunal de Belmarsh en faveur de la libération de Julian Assange

Les moments forts du tribunal de Belmarsh qui s’est tenu en décembre 2023 à Washington (DC). A la veille de son extradition vers les Etats-Unis, des journalistes, des avocats, des activistes et d’autres témoins experts ont plaidé en faveur de la libération de Julian Assange de la prison où il se trouve injustement emprisonné.

Transcription

Amy Goodman : Le président Biden est soumis à des pressions constantes pour qu’il abandonne les poursuites contre Julian Assange. Le fondateur de WikiLeaks croupit depuis près de cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans la banlieue de Londres, durant l’appel concernant son extradition vers les États-Unis. S’il est extradé, jugé et condamné, Julian Assange risque jusqu’à 175 ans de prison pour avoir violé la loi américaine sur l’espionnage en publiant des documents qui révèlent les crimes de guerre commis par les États-Unis en Irak, en Afghanistan et au-delà.

Un groupe de journalistes, d’avocats et de défenseurs de la liberté de la presse s’est récemment réuni pour témoigner devant le tribunal Belmarsh au National Press Club de Washington. Inspiré par les tribunaux Russell-Sartre de la guerre du Viêtnam, le tribunal Belmarsh a rassemblé une série de témoins experts, des avocats constitutionnels aux journalistes en passant par les défenseurs des droits humains, pour présenter des preuves de l’attaque contre la liberté de la presse et le Premier amendement de la Constitution américaine. Le tribunal a été organisé par Progressive International et la Fondation Wau Holland. J’ai coprésidé le tribunal avec Ryan Grim de The Intercept. Aujourd’hui, nous vous proposons des extraits.

Amy Goodman : Depuis sa première séance, le Tribunal Belmarsh a réuni les plus grands journalistes, avocats et parlementaires du monde, du professeur Noam Chomsky, qui vient de fêter son 95e anniversaire, au président Luiz Lula da Silva, pour témoigner de la menace mondiale qui pèse sur la liberté de la presse. Aujourd’hui, le tribunal Belmarsh revient au Club national de la presse pour sa session la plus urgente, alors que l’affaire d’extradition de l’éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, entre dans sa phase finale.

En 2010, WikiLeaks est venu dans cette même salle du National Press Club pour présenter une vidéo intitulée « Collateral Murder » (meurtre collatéral), fournissant des preuves de crimes de guerre américains qui allaient changer à jamais la trajectoire de la « guerre contre le terrorisme » et la répression de ses détracteurs par le gouvernement américain. Je me souviens de cette conférence de presse que Julian Assange a si bien tenue. Nous l’avons interviewé le lendemain suDemocracy Now ! alors qu’ils révélaient les images vidéo qu’ils avaient obtenues.

Il s’agit d’une séquence vidéo d’une attaque menée en juillet 2007 par une unité d’hélicoptères américains Apache, dans un quartier de Bagdad appelé New Baghdad. Il y avait plus d’une douzaine d’hommes au sol. Dans l’hélicoptère Apache, vous pouvez les entendre rire et jurer, parce que la vidéo n’est pas celle de militants pacifistes au sol, mais celle de l’intérieur de l’hélicoptère. Ils demandent l’autorisation d’ouvrir le feu sur ce groupe d’hommes. Ils l’obtiennent et les tuent presque tous. Deux d’entre eux travaillaient pour Reuters. Le jeune vidéaste Namir Noor-Eldeen avait 22 ans. Et le chauffeur de tant de reporters de Reuters en Irak, Saeed Chmagh, avait 40 ans. Il avait quatre enfants. Il n’est pas mort dans la première attaque, dans la première explosion. Mais alors qu’il s’éloignait en rampant, l’hélicoptère Apache a de nouveau ouvert le feu et l’a tué. Ils ont tué plus de 12 hommes ce jour-là. Reuters a demandé à plusieurs reprises la cassette vidéo pour voir ce qui était arrivé à leurs collègues. Ce n’est qu’après la publication de cette vidéo par Julian Assange et WikiLeaks qu’ils l’ont obtenue.

Lire la suite sur le site les crises.fr

 

 

Julian Assange : Chronique d’une extradition annoncée

Le 4 janvier dernier, la justice britannique refusait l’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis, où le fondateur du site internet Wikileaks risque jusqu’à 175 ans de prison pour avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels de la diplomatie et des services secrets US.  Dans cette bataille judiciaire acharnée, le gouvernement américain a aussitôt fait appel et le directeur de publication australien reste incarcéré dans une prison de haute sécurité de la banlieue londonienne. S’intéresser à Julian Assange au-delà des palais de justice, c’est entrer dans un roman d’espionnage où se mêlent diplomatie, politique et renseignement. De Quito à Madrid, de Londres à Washington, de Stockholm à Mexico, Arte enquête depuis 5 ans dans le monde entier et donne la parole aux acteurs clés du cas Assange : hackers, espions, avocats, conseillers, ministres, et chefs d’État. Chronique d’une extradition annoncée où nul ne sait le sort qui sera réservé au pape de Wikileaks, héros d’une génération de militants : retrouvera-t-il sa liberté de parole et d’action ou sera-t-il définitivement réduit au silence ?